dimanche 2 décembre 2012

"Je crois en Jésus Christ, qui a été conçu du Saint Esprit."
Eglise à Split (Croatie)

LES MYSTERES DE LA VIE DU CHRIST

512 Le Symbole de la foi ne parle, concernant la vie du Christ, que des mystères de l’Incarnation
(conception et naissance) et de la Pâque (passion, crucifixion, mort, sépulture, descente aux enfers,
résurrection, ascension). Il ne dit rien, explicitement, des mystères de la vie cachée et publique de Jésus,
mais les articles de la foi concernant l’Incarnation et la Pâque de Jésus éclairent toute la vie terrestre du 
Christ. " Tout ce que Jésus a fait et enseigné, depuis le commencement jusqu’au jour où (...) Il fut enlevé au
ciel " (Ac 1, 1-2) est à voir à la lumière des mystères de Noël et de Pâques.
513 La Catéchèse, selon les circonstances, déploiera toute la richesse des mystères de Jésus. Ici il suffit
d’indiquer quelques éléments communs à tous les mystères de la vie du Christ (I), pour esquisser ensuite les
principaux mystères de la vie cachée (II) et publique (III) de Jésus.

I. Toute la vie du Christ est mystère
514 Beaucoup de choses qui intéressent la curiosité humaine au sujet de Jésus ne figurent pas dans les
Évangiles. Presque rien n’est dit sur sa vie à Nazareth, et même une grande part de sa vie publique n’est pas
relatée (cf. Jn 20, 30). Ce qui a été écrit dans les Évangiles, l’a été " pour que vous croyez que Jésus est le 
Christ, le Fils de Dieu, et qu’en croyant vous ayez la vie en son nom " (Jn 20, 31).
515 Les Évangiles sont écrits par des hommes qui ont été parmi les premiers à avoir la foi (cf. Mc 1, 1 ; Jn
21, 24) et qui veulent la faire partager à d’autres. Ayant connu dans la foi qui est Jésus, ils ont pu voir et
faire voir les traces de son mystère dans toute sa vie terrestre. Des langes de sa nativité (cf. Lc 2, 7) jusqu’au 
vinaigre de sa passion (cf. Mt 27, 48) et au suaire de sa Résurrection (cf. Jn 20, 7), tout dans la vie de Jésus 
est signe de son mystère. A travers ses gestes, ses miracles, ses paroles, il a été révélé qu’" en Lui habite 
corporellement toute la plénitude de la divinité " (Col 2, 9). Son humanité apparaît ainsi comme le 
" sacrement ", c’est-à-dire le signe et l’instrument de sa divinité et du salut qu’il apporte : ce qu’il y avait de
visible dans sa vie terrestre conduisit au mystère invisible de sa filiation divine et de sa mission rédemptrice.
Les traits communs des mystères de Jésus
516 Toute la vie du Christ est Révélation du Père : ses paroles et ses actes, ses silences et ses souffrances, sa
manière d’être et de parler. Jésus peut dire : " Qui me voit, voit le Père " (Jn 14, 9), et le Père : " Celui-ci est
mon Fils bien-aimé ; écoutez-le " (Lc 9, 35). Notre Seigneur s’étant fait homme pour accomplir la volonté
du Père (cf. He 10, 5-7), les moindres traits de ses mystères nous manifestent " l’amour de Dieu pour nous "
(1 Jn 4, 9).
517 Toute la vie du Christ est mystère de Rédemption. La Rédemption nous vient avant tout par le sang de
la Croix (cf. Ep 1, 7 ; Col 1, 13-14 ; 1 P 1, 18-19), mais ce mystère est à l’oeuvre dans toute la vie du Christ :
dans son Incarnation déjà, par laquelle, en se faisant pauvre, il nous enrichit par sa pauvreté (cf. 2 Co 8, 9) ;
dans sa vie cachée qui, par sa soumission (cf. Lc 2, 51), répare notre insoumission ; dans sa parole qui
purifie ses auditeurs (cf. Jn 15, 3) ; dans ses guérisons et ses exorcismes, par lesquels " il a pris nos
infirmités et s’est chargé de nos maladies " (Mt 8, 17 ; cf. Is 53, 4) ; dans sa Résurrection, par laquelle il
nous justifie (cf. Rm 4, 25).
518 Toute la vie du Christ est mystère de Récapitulation. Tout ce que Jésus a fait, dit et souffert, avait pour
but de rétablir l’homme déchu dans sa vocation première :
Lorsqu’il s’est incarné et s’est fait homme, il a récapitulé en lui-même la longue histoire des hommes et nous a
procuré le salut en raccourci, de sorte que ce que nous avions perdu en Adam, c’est-à-dire d’être à l’image et à
la ressemblance de Dieu, nous le recouvrions dans le Christ Jésus (S. Irénée, hær. 3, 18, 1). C’est d’ailleurs
pourquoi le Christ est passé par tous les âges de la vie, rendant par là à tous les hommes la communion avec
Dieu (ibid. 3, 18, 7 ; cf. 2, 22, 4).




Notre communion aux mystères de Jésus

519 Toute la richesse du Christ " est destinée à tout homme et constitue le bien de chacun " (RH 11). Le 
Christ n’a pas vécu sa vie pour lui-même, mais pour nous, de son Incarnation " pour nous les hommes et 
pour notre salut " jusqu’à sa mort " pour nos péchés " (1 Co 15, 3) et à sa Résurrection " pour notre 

justification " (Rm 4, 25). Maintenant encore, il est " notre avocat auprès du Père " (1 Jn 2, 1), " étant
toujours vivant pour intercéder en notre faveur " (He 7, 25). Avec tout ce qu’il a vécu et souffert pour nous
une fois pour toutes, il reste présent pour toujours " devant la face de Dieu en notre faveur " (He 9, 24).
520 En toute sa vie, Jésus se montre comme notre modèle (cf. Rm 15, 5 ; Ph 2, 5) : il est " l’homme parfait "
(GS 38) qui nous invite à devenir ses disciples et à le suivre : par son abaissement, il nous a donné un
exemple à imiter (cf. Jn 13, 15), par sa prière, il attire à la prière (cf. Lc 11, 1), par sa pauvreté, il appelle à
accepter librement le dénuement et les persécutions (cf. Mt 5, 11-12).
521 Tout ce que le Christ a vécu, il fait que nous puissions le vivre en Lui et qu’il le vive en nous. " Par son
Incarnation, le Fils de Dieu s’est en quelque sorte uni lui-même à tout homme " (GS 22, § 2). Nous sommes
appelés à ne faire plus qu’un avec lui ; ce qu’il a vécu dans sa chair pour nous et comme notre modèle, il
nous y fait communier comme les membres de son Corps :
Nous devons continuer et accomplir en nous les états et mystères de Jésus, et le prier souvent qu’il les 
consomme et accomplisse en nous et en toute son Église (...). Car le Fils de Dieu a dessein de mettre une
participation, et de faire comme une extension et continuation de ses mystères en nous et en toute son Église,
par les grâces qu’il veut nous communiquer, et par les effets qu’il veut opérer en nous par ces mystères. Et par
ce moyen il veut les accomplir en nous (S. Jean Eudes, Le royaume de Jésus, 3, 4 : Oeuvres complètes, v. 1
[Vannes 1905] p. 310-311).

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